CHAPITRE 1 - REJET: "Hors de question !"

Tout va bien pour moi :

  • mon agenda pro. est bien chargĂ© mais j’ai su m’organiser pour ne pas le subir,
  • les ressources qui sont mises Ă  ma disposition correspondent Ă  mes missions,
  • les relations que j’entretiens en interne et en externe sont cordiales et efficaces,
  • les rĂ©sultats que j’obtiens dans le cadre de mes missions sont au-delĂ  des attentes.

En résumé je suis, depuis quelques temps, épanoui par une situation professionnelle équilibrée entre mes rituels, mes ressources, mes relations et mes résultats.

Et puis voilĂ  que dans le cadre d’un plan stratĂ©gique qui nous est tombĂ© dessus en dĂ©but d’annĂ©e, on nous informe de la mise en Ɠuvre d’une nouvelle solution ERP accompagnĂ©e de la rĂ©organisation de plusieurs services.

Autant vous dire que les Ă©quilibres que j’avais rĂ©ussis Ă  trouver risquent d’ĂȘtre mis Ă  mal. Je ne sais pas ce qui m’attend, je sais juste que je vais devoir m’adapter et cela me stresse.

"Je vais devoir m'adapter et cela me stresse"
NDLR : voir les travaux de HANS SELYE, pĂšre de la notion de stress, sur le Syndrome GĂ©nĂ©ral d’Adaptation.


C’est Ă  ce moment que je prends conscience du changement Ă  venir et du deuil que l’on va me demander de faire. Ma rĂ©action est sans dĂ©tour : je rejette cette idĂ©e: il est hors de question de toucher aux Ă©quilibres qui font mon Ă©panouissement professionnel.

"Je rejette cette idée"
NDLR : selon l’importance des dĂ©sĂ©quilibres provoquĂ©s et la sensibilitĂ© des personnes concernĂ©es, ce rejet peut se manifester sous plusieurs formes (voir les travaux d’HENRI LABORIT qui font rĂ©fĂ©rence) :

  • la fuite concrĂ©tisĂ©e par une dĂ©mission formelle ou non,
  • l’immobilisme accompagnĂ©e d’une dĂ©tresse plus ou moins forte,
  • l’opposition plus ou moins virulente voire agressive.


CHAPITRE 2 : RĂ©signation: "Ai-je bien le choix?"

Bon ! Il semble maintenant Ă©vident que le changement soit inĂ©luctable. Les Ă©quilibres qui faisaient mon Ă©panouissement seront, quoi que je fasse, remis en cause. Il est temps que je m’y rĂ©signe pour faire retomber la pression que cela m’impose.

Tout ceci n’a ni queue ni tĂȘte ! Tout marchait bien : nos rĂ©sultats, l’ambiance, la satisfaction des clients
 et ils viennent tout chambouler. Dans tous les cas, si je me rĂ©signe, il n’est pas question que je capitule pour autant. AprĂšs avoir dĂ©compenser il s’agit maintenant de marchander pour que je puisse rapidement trouver les Ă©quilibres qui nous conviennent malgrĂ© ce changement inutile.

Hors de question de tout remettre en cause et de toutes les façons, on ne sait jamais, il n’est pas impossible que ce changement n’aboutisse jamais ?


CHAPITRE 3 : RĂ©flexion: "Pourquoi pas? Mais Ă  ma maniĂšre!"

Bon, je dois constater qu’ils ne semblent pas dĂ©cidĂ©s Ă  lĂącher l’affaire. En plus, ils m’ont conviĂ© Ă  quelques-unes de leurs rĂ©unions de travail et je commence un peu mieux Ă  comprendre de quoi il s’agit exactement.

Ils semblent enfin avoir compris que nous, qui faisions au quotidien, avions aussi des choses intĂ©ressantes Ă  dire. Depuis 15 ans que cela tourne avec nous, il faudrait quand mĂȘme penser Ă  nous Ă©couter et s’inspirer de ce qui fonctionnait avant de tout jeter Ă  la poubelle !

L’un dans l’autre je pense que je vais tout de mĂȘme tenter leur truc en leur donnant quelques tuyaux bien sĂ»r. Ils ne vont tout de mĂȘme pas nous chanter la messe !


CHAPITRE 4 : Réalisation: "Bon allez! Avançons maintenant!"

Ça y est ! Je rĂ©alise enfin de quoi s’agit-il prĂ©cisĂ©ment et pourquoi on s’est lancĂ© dans cette usine Ă  gaz. Ouf !

Je ne vous dis pas que je suis devenu aussi bon qu’avant
 mais je progresse. Il faut dire que lorsque nous avons suivi le sĂ©minaire de formation (et d’information) avec toute l’équipe
 on s’est senti un peu moins seuls face Ă  cette rĂ©volution imposĂ©e.

Nous avons prĂ©vu de faire un point chaque semaine Ă  propos de "ce qui passe" et de "ce qui casse". Ceci pour ne pas laisser traĂźner des peaux de bananes et pourquoi pas faire mieux qu’avant
 qui sait ?


CONCLUSION :

Vous avez sans doute reconnu la courbe de deuil liée au changement :

  • Phase 1: Rejet
  • Phase 2: RĂ©signation
  • Phase 3: RĂ©flexion
  • Phase 4: RĂ©alisation

Selon cette approche la rĂ©ussite d’un changement dĂ©pend de la capacitĂ© qu’auront ceux qui le conduisent Ă  emmener dans les meilleurs dĂ©lais un maximum de personnes en phase 4 : lorsqu’ils adopteront le changement et rĂ©aliseront les opportunitĂ©s qu’il peut reprĂ©senter.

Selon cette approche, le changement aura d’autant plus de chance d’ĂȘtre une rĂ©ussite que sa conduite fera cela sans s’attarder ni laisser trop de personnes bloquĂ©es dans l’une ou l’autre des phases.

N’avez-vous jamais constatĂ© de changements bloquĂ©s en phase 2? Vous savez, quand, pour diffĂ©rentes raisons, la phase 1 de rejet a Ă©puisĂ© tout le monde. Quand, lorsqu’enfin plus personne n’est dans une attitude de rejet et que tout le monde est rĂ©signĂ© au changement, on cri « victoire ! ». Quand on a plus les ressources pour aller au bout de la conduite du changement et que, in fine, celui-ci ne produira jamais les effets escomptĂ©s.

Au-delĂ  de cet exemple d’échec et avant d’aller plus loin dans un prochain article, je vous laisse avec une question simple :

un autre enchaĂźnement que cette courbe du deuil n’est-il pas souhaitable pour des changements rĂ©ussis ?

Vous souhaitez menez vos transitions / transformations sans avoir Ă  subir la courbe du deuil?

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